Mobilisation : un marché paysan pour parler du revenu
Toujours mobilisée pour défendre des prix rémunérateurs, la Confédération paysanne du Rhône a tenu un marché militant devant un Leclerc.
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Légumes, œufs, fromages, bières, miels… Le jeudi 15 février 2024, un marché paysan — et militant — aux couleurs de la Confédération paysanne accueillait les clients du supermarché Leclerc de Saint-Georges-de-Reneins (Rhône).
« Après deux semaines de mobilisation, le gouvernement et la FNSEA ont décrété que tout était réglé, mais la Conf' n’a pas été entendue, râle Martin Thiberge, l’un des paysans à l’origine de l’action. On se bat pour le revenu. Or cela ne passe pas par une production toujours plus massive et intensive avec moins de normes, mais par des prix rémunérateurs. Sans refuser les importations, on veut tirer tout le monde vers le haut au lieu de niveler par le bas. »
L’origine des produits scrutée
La semaine précédente, la Conf' du Rhône s’était mobilisée devant un Intermarché. « On aurait pu choisir n’importe quelle enseigne, précise Brieg Clodoré, paysan vigneron. Mais ce Leclerc a une unique entrée : nous pouvons interpeller tous les clients pour les faire s’interroger sur le prix des produits, dénoncer les surmarges des GMS et les importations à bas coûts, et les informer sur les systèmes alternatifs. » Les clients reçoivent des prospectus où figure une liste de magasins et marchés de producteurs, points de vente à la ferme et Amap actives sur le territoire.
À l’intérieur du Leclerc, des paysans observent la provenance des produits et comparent les prix avec ceux qu’eux pratiquent. La conversation s’engage avec le gérant qui assure faire le maximum pour travailler avec les producteurs locaux, sans négocier leurs prix. Pointant les très grosses exploitations avec lesquelles le magasin travaille, Isabelle Douillon, éleveuse, nuance : « Si on veut des campagnes vivantes, il faut des paysans nombreux. Or les très gros sont en train d’écraser les petits ! » Martin Thiberge, en tant que jeune installé, abonde : « On défend des modèles transmissibles : devoir mettre un million d’euros sur la table pour s’installer, c’est du délire ! »
« Je serai ravi de travailler avec vous si vous me proposez vos produits », assure le gérant, qui se dit même prêt à accueillir de nouveau un marché paysan… « mais sans la banderole “supermarché prédateur”… »
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